La ville de Munich pourrait abandonner sa distribution Linux Open Source LiMux et revenir à Microsoft. En effet, les employés de la capitale bavaroise n'arriveraient pas à s'adapter à la plateforme installée l'an dernier à l'issue d'un projet très médiatisé. Le maire adjoint Josef Schmid constate qu'ils ont du mal à s'y faire, rapportent nos confrères de CIO UK. Depuis des années, le secteur public allemand s'est prononcé en faveur du logiciel libre : à Munich, la première migration de Windows NT vers Linux remonte à 2003. Le maire de l'époque, Christian Ude, avait déclaré « qu'il voulait libérer Munich de sa dépendance vis-à-vis de Microsoft » et cesser de payer trop cher des licences aux entreprises américaines. En 2004, le patron de Suse Linux, Richard Seibt, avait même déclaré que, au niveau politique, la décision prise par Christian Ude était aussi importante que la chute du mur de Berlin !
En décembre 2013, CIO UK signalait que la maire adjointe de Munich, Christine Strobl, à laquelle Josef Schmid a succédé au mois de mars 2014, avait annoncé que le passage aux logiciels libres était un succès. La ville avait migré près de 15 000 postes de travail sous LiMux et l'Open Document Format avait également été choisi comme standard. Christine Strobl avait aussi affirmé que la grande majorité des utilisateurs et des administrateurs connaissaient bien et depuis longtemps le système d'exploitation Open Source. Mais dans un article, le Sueddeutsche Zeitung indiquait que face à l'insatisfaction des utilisateurs, il n'était pas exclu que la mairie reconsidère son choix. Josef Schmid a déclaré au journal que les utilisateurs se plaignaient régulièrement, que les employés souffraient, et que les applications ne suivaient pas. Le maire adjoint a même indiqué que la ville nommerait un groupe d'experts indépendants et s'ils recommandaient un retour à Microsoft, la remise en cause du choix de LiMux n'était pas inenvisageable. « Dans tous les services, j'entends que les employés n'arrivent pas à s'adapter », a déclaré le maire adjoint au journal. « Cela ne peut pas durer », a-t-il ajouté.
Beaucoup de développements à faire soi-même
En novembre 2013, le conseil municipal avait estimé que la ville avait économisé plus de 11,7 millions d'euros grâce à la migration, même si la réduction des coûts n'était pas la seule motivation de l'opération. « Nous voulions aussi être moins dépendant des constructeurs, des cycles de livraison des produits et des OS propriétaires », avait déclaré le conseil municipal. Mais Josef Schmid, pour qui l'adoption de la technologie libre et Open Source avait d'abord été un choix politique, a laissé entendre que la migration avait coûté de l'argent à la ville. « Nous avons l'impression que Linux revient finalement très cher parce qu'il y a beaucoup de développements que nous devons faire nous-mêmes », a-t-il déclaré.
Pas plus tard qu'en février dernier, peu de temps avant que Josef Schmid remplace Christine Strobl, ardente défenseur de l'Open Source, la ville a annoncé qu'elle poursuivrait sa migration vers l'Open Source et qu'elle avait décidé d'utiliser la solution groupware de Kolab Enterprise pour la totalité de l'infrastructure IT de la ville, et que celle-ci serait accomplie d'ici la fin 2014.
La ville de Munich pourrait abandonner Linux pour revenir à Microsoft
7
Réactions
Après la migration vers Linux très médiatisée de la ville de Munich, les utilisateurs auraient trop de mal à s'adapter à la distribution installée de l'OS Open Source, selon le nouveau maire adjoint, Josef Schmid. Celui-ci envisage un retour possible à Microsoft, même s'il considère que le projet conduit en 2013 a été un succès.
Newsletter LMI
Recevez notre newsletter comme plus de 50000 abonnés
Bonjour, une Administration Publique en Suisse Romande souhaite migrer de Windows ver Linux (appi/infra). Je cherche un expert pour accompagner le client (mission de longue durée). Si vous connaissez quelqu'un qui serait intéressé merci de m'écrire à fgi@aim-services.ch. Merci
Signaler un abusY a pas de doute, c' est un coup monté de Microsoft pour se faire du pognon...
Signaler un abusDans mon entreprise, migration massive vers Linux Mint. Seul problème rencontré, des limitations avec quelques imprimantes dont les fabricants n'ont pas jugé utile d'inclure toutes les fonctionnalités (recto verso) dans les pilotes destinés à Linux. Sinon, la réaction habituelle de l'utilisateur est : "Ah bon, quelque chose a changé?" sachant qu'ils utilisaient déjà LibreOffice depuis un moment et que les bureaux ont été customisés en Windows-like. Aucun regret de Microsoft.
Signaler un abusDécision purement politique sans aucun fondement tangible : il faut préciser que Microsoft envisage, comme par hasard, de déménager son siège à Munich en 2016 ! Pour un pays pourtant habitué aux consensus, ça fait clairement tâche. Cela étant, votre article me fait quand même sourire : si personne ne veut de w8 en entreprise, c'est qu'il y a quand même une bonne raison - vous ne croyez pas ? Pendant ce temps là, Canonical et Dell écoulent du Ubuntu à tour de bras en Asie - quand le site français du fabriquant se contente d'une pauvre machine haut de gamme sans grand intérêt. Oui : il y a vraiment quelque chose de pourri en Europe, et au plus haut niveau !
Signaler un abusM. Schmid a raison. D'un point de vue macro-économique, il est bien plus intéressant de créer des emplois à Redmond, USA, qu'en Allemagne, où le chômage est au plus bas. Il devrait aussi songer à exploiter les gaz de schiste qui sont enfouis sous la mairie, car des habitants de la ville se sont plaint du bruit généré par les éoliennes. Quel est l'imbécile qui a dit qu'on n'arrête pas le progrès?
Signaler un abusIls seront plus orienté vers des solutions à la ChromeBook que vers du Microsoft. Après tous les investissements consentis, il serait plus astucieux de maintenir le cap du libre (Chromium OS ?) que de réinvestir dans OS + Licences + Formations.
Signaler un abusOn rencontre les mêmes PEBKAC dans les administrations françaises rien que sur Open Office. De grave pb d'adaptation existentielle genre "c'est moins beau qu'Office". C'est consternant car ça touche aussi...certains "tech" informatiques de ces mêmes administrations.
Signaler un abusL'administration ou la singularité face au darwinisme.