Après l’arrivée, l’an dernier, de Red Hat Enterprise Linux dans son cloud public Azure, la firme de Redmond a livré plus tôt ce mois-ci un SQL Server compatible Linux. Et, pas plus tard que la semaine dernière, lors de l’Open Compute Project Summit qui s’est tenu les 9 et 10 mars derniers en Californie, Microsoft a annoncé Sonic - un ensemble de composants logiciels open source qui peuvent être utilisés pour créer des équipements réseaux, et notamment des commutateurs.
Cette annonce en faveur du logiciel libre confirme d’une part que Microsoft continue à pousser les technologies open source. Cependant, Sonic pourrait aussi devenir un outil important pour les utilisateurs qui cherchent à gérer eux-mêmes des déploiements d'infrastructure de grande ampleur. Software for Open Networking in the Cloud (Sonic) a vocation à devenir une plate-forme logicielle qui peut fonctionner sur plusieurs périphériques matériels pour créer des équipements réseaux. Sonic est activé par le biais d'une interface appelée Switch Abstraction Interface (SAI), officiellement adoubée par l’Open Compute Project (OCP) en juillet dernier. Arista, Broadcom, Dell et Mellanox ont déjà déclaré que leurs matériels supporteraient l’interface SAI et Sonic.
Sonic déjà utilisé dans le cloud Azure
Il est important de comprendre à quoi sert Sonic et ce qu'il ne peut pas faire. Sonic fonctionne sur un système d'exploitation réseau Linux, Linux Network Operating System (NOS) - Microsoft utilise actuellement Debian - pour gérer les fonctions des couches 2 et 3. Il n’est pas censé faire office de plate-forme SDN ni de plate-forme de virtualisation réseau, comme c’est le cas d’Application Centric Infrastructure de Cisco (ACI) ou de NSX de VMware. « Microsoft n'a pas l'intention de vendre ou de supporter Sonic », explique l’analyste d’IDC, Brad Casemore. Microsoft utilisera Sonic de façon limitée dans son cloud public Azure même s’il espère en favoriser l’usage cette année. En lançant cet outil open source, Microsoft essaye peut être aussi de récolter des suggestions de la part de la communauté des utilisateurs pour l'améliorer. « Par le biais de l’open source, Microsoft met l’outil à la disposition de la communauté OCP et peut solliciter des commentaires et recevoir des suggestions d’améliorations ou susciter de nouvelles idées pour l’outil », a déclaré l’analyste d’IDC.
Cette décision de livrer Sonic en open source montre une fois encore que Microsoft veut se positionner comme une entreprise favorable à l’open source. La semaine dernière, après l’annonce de Sonic à l’Open Compute Project Summit, le CTO d’Azure, Mark Russinovich, a déclaré que 25 % des machines virtuelles Azure tournaient sous Linux, contre 20 % il y a six mois. Déjà, la semaine dernière, l’annonce de la compatibilité de SQL Server avec Linux, avait fait l’effet d’une bombe. Selon Holger Mueller de Constellation Research, Microsoft cherche un moyen d'accroître sa crédibilité dans la communauté des développeurs réseaux. « De façon générale, nous avons constaté que si l’entreprise n’est pas N° 1, N° 2 et peut-être N° 3 sur un marché, certaines initiatives open source peuvent contribuer à changer la donne », explique l’analyste.
Microsoft a fini par rejoindre l'Open Compute Project
L’OCP est aussi le lieu idéal pour cela. L’Open Compute Project a été initié par Facebook il y a deux ans pour favoriser le développement de normes matérielles et logicielles open source pour les entreprises membres, parmi lesquelles on trouve certaines des plus grandes banques américaines. Ces membres peuvent acheter un matériel de base et l'adapter à leurs besoins spécifiques. Microsoft essaye de montrer qu'il fait bien partie de l'OCP et fait en sorte de ne pas être marginalisé. Bill Liang, le vice-président de Microsoft, siège au conseil d’administration de l’Open Compute Project et la firme de Redmond a contribué à plusieurs projets de l’OCP. L’an dernier, Microsoft a notamment contribué au projet SAI et à la conception d’un design de serveur de calcul qu’il utilise aussi dans Azure.
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