Plus des trois quarts des noms de domaine Internet enregistrés sont incomplets, invalides ou identifiés sous un faux nom. En outre, il s'avère impossible de retrouver 22% des propriétaires de sites Web. C'est ce que montre une enquête réalisée par l'Université de Chicago à la demande de l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), régulateur d'Internet, pour vérifier la précision des résultats du service Whois (prononcer 'Who is ?), utilisé pour tracer les noms de domaine et s'assurer de leur disponibilité. Ce rapport détaille un certain nombre de problèmes rencontrés par les organisations chargées de gérer les noms de domaine d'un TLD ou des adresses IP pour une région définie (les registries).

L'enquête révèle ainsi que seuls 23 % des noms et adresses sont tout à fait précis, c'est à dire qu'ils satisfont aux critères déterminés par l'organisation de gestion des noms de domaine. 8 % ne fournissent pas d'informations détaillées ou portent un nom manifestement faux, et 14 % sont tout simplement injoignables. Selon Doug Brent, DG de l'Icann, cette étude est la première tentative sérieuse de vérifier la précision du service Whois. « L'enregistrement de noms de domaine se situe au niveau mondial. Déterminer sa précision représente plus qu'une simple évaluation de la validité d'un nom et d'une adresse. L'enquête a vérifié le lien existant entre le déclarant et le nom/adresse qui l'identifie. En d'autres termes, elle a montré qu'il était possible de posséder un nom et une adresse parfaitement valides, sans pour autant avoir la certitude qu'ils correspondaient bien au nom de domaine du déclarant. »

Problèmes connus, mais réponses difficiles


Le régulateur d'Internet, qui a déjà fait état de sa préoccupation quant à la précision du service Whois, s'est employé à informer régulièrement les bureaux d'enregistrement des noms de domaine (registrars) de certaines inexactitudes. Il a d'ailleurs augmenté le nombre de ses ressources dans ce domaine. Mais Doug Brent a indiqué qu'en l'état actuel, l'Icann ne pouvait pas aller plus loin. « Toute solution en vue d'améliorer la précision du Whois est étroitement liée aux pouvoirs de l'Icann qui, aujourd'hui, ne peut faire autre chose que d'enquêter sur les plaintes déposées pour ces inexactitudes », a-t-il ainsi admis. « Trouver des réponses à ce problème apparemment simple est, depuis des années, un défi pour la communauté Icann.

Parallèlement aussi, des solutions sont envisagées par les défenseurs de la propriété intellectuelle, les législateurs, les experts de la confidentialité de la vie privée et par ceux qui utilisent des alphabets non latin, souvent avec des objectifs différents ». Mais les choses pourraient bientôt changer. En effet, Doug Brent pense que la publication de l'étude va susciter plus de débats sur ce sujet. Il a également souligné que les engagements de l'Icann aux côtés du Département américain du Commerce, comprenaient un renforcement de la politique relative au service Whois, et a indiqué qu'il considérait l'examen périodique des progrès accomplis dans ce domaine comme un élément essentiel.