Créé en 2005, l'éditeur Jahia historiquement positionné dans le domaine de les solutions de portail et de gestion de contenus open source a bien changé. Au point d'être devenu aujourd'hui un évangélisateur des plateformes UX (User Experience) combinant des fonctions en gestion de contenus web, services de portail, API ou encore mobiles. Pour autant, l'éditeur est loin d'être seul sur ce marché, puisqu'il doit faire face à d'autres acteurs issus comme lui du sérail open source (eZ Systems, Acquia, Liferay...) ou bien des rangs des éditeurs propriétaires (HP, IBM, Adobe, Oracle, Microsoft, Salesforce.com...), comme le montre le dernier rapport du Gartner.
Depuis février, la société a cependant changé de braquet grâce à sa levée de fonds de 20 millions d'euros conduite par la banque d'investissement Bryan, Garnier & Co et à laquelle le fonds Invus a participé. « Nous avons réalisé en septembre 2014 un road show et plusieurs investisseurs dont Alven, Axel ventures et Salesforce ont été approchés mais c'est finalement Invus qui s'est montré le plus intéressé », nous a expliqué Elie Auvray, CEO de Jahia. Avec cette levée, l'éditeur a commencé a accéléré ses recrutements. Par exemple en France, ses effectifs sont passés de 35 personnes à fin 2014 à 65 aujourd'hui sachant qu'ils doivent atteindre 75 en septembre. Et ce n'est pas fini : d'ici 2017, l'effectif devrait monter à 150.
La France, bientôt 1er centre R&D de Jahia
Bien implanté en France et en Suisse (son pays d'origine), Jahia dispose également de bureaux en Autriche, au Canada (Toronto) et aux Etats-Unis (Washington, Chicago et depuis peu à Houston). Son développement devrait aussi passer par la case Allemagne, sachant qu'à terme l'éditeur a la volonté de faire de la France son premier pôle R&D, devant Genève. « Notre objectif de croissance est de plus de 50% par an et on regarde des acquisitions », nous a également indiqué Elie Auvray. Par ailleurs, Jahia compte aussi développer ses accords avec les intégrateurs et SSII pour cibler les grands comptes (Capgemini, Atos, CGI...).
Diagramme d'intégration de Digital Factory 7.1. (crédit : D.R.)
Du côté des références, la société aligne quelques beaux contrats, dont celui décroché en 2012 au nez et à la barbe d'Oracle, Adobe et HP, pour servir de socle technique aux 15 sites de réservation d'Europcar dans le monde. Sans compter ceux gagnés avec Home Away, Ben & Jerry’s, McLaren, le Parlement européen (180 intranets déployés) ou encore Samsung (portail web pour 36 000 points de ventes aux Etats-Unis).
Agrégeant maintenant plus d'une centaine de frameworks open source, la solution proposée par Jahia séduit, et son orientation vers le marché des plateformes UX constitue pour l'éditeur un atout certain. « Nous répondons aux besoins des départements marketing qui veulent disposer d'un outil leur permettant de modifier et publier eux-mêmes les changements sur leur site sans toucher au code de la page, sachant que de leur côté les équipes techniques peuvent procéder à des changements de codes sans impacter la présentation des contenus web choisis par le marketing », insiste Elie Auvray.
Une API Rest supportant les requêtes de type JCR-SQL2
Parmi les derniers atouts de Jahia, on trouve la V7.1 de sa plateforme UX, Digital Factory, qui bénéficie d'une architecture améliorée permettant d'accroître sa stabilité et ses performances. Avec au programme notamment un support de charge deux fois plus important, la possibilité d'adosser en frontal un moteur de recherche externe Elastic.co, ou encore une nouvelle API Rest supportant les requêtes de type JCR-SQL2 pour permettre aux développeurs de réaliser des applications plus rapidement. Le Jahia Studio a également été amélioré pour que les développeurs puissent plus facilement dupliquer les modules, contrôler les dépendances ou télécharger les sources. Il est en outre désormais possible de chaîner les instances de Jahia pour faciliter les déploiements d’envergure en entreprise quelles que soient les instances de Jahia (Digital Factory, Workspace Factory, etc.), sachant que Digital Factory supporte Java 8, IBM Websphere 8.5 et JBoss Application Server 7.x. A noter qu'il faudra encore patienter jusqu'à l'automne 2015 pour bénéficier des dernières briques à jour pour les modules Factory suivant : Form (formulaires en ligne), Commerce (gestion de contenu et fonctions de portail e-commerce) et Marketing (collecte des données de visites, création et enrichissement des profils utilisateurs ou encore segmentation et personnalisation des expériences clients).
Au-delà de la fourniture de solutions, l'éditeur s'est également impliqué dans la création d'un standard soutenu par le consortium Oasis depuis avril dernier visant à renforcer le respect des données privées. Après 18 mois de travail sur cette initiative, une ébauche de standard baptisé Context Server est née, en collaboration avec d'autres acteurs à savoir Liferay, Hippo, Typo3, Telerik et Enonic. « Context Server doit permettre de simplifier la gestion, l'intégration et l'interopérabilité entre les solutions de gestion de contenus web, CRM, big data, ou encore marketing digital et faciliter la création d'expériences web et digitales personnalisables », nous a précisé Elie Auvray.
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