Tandis que la Chine a pris la tête de la liste mondiale des supercalculateurs les plus puissants, l'Américain IBM s'est de son côté distingué dans la catégorie des systèmes présentant la consommation d'énergie la plus efficace par rapport à leur puissance de calcul. La prochaine génération de Blue Gene d'IBM, le supercalculateur Blue Gene/Q, arrive à la première place du Green500 publié la semaine dernière.
Le Blue Gene/Q est 165% plus efficace que le supercalculateur chinois Tianhe-1A qui occupe la première place du Top500 publié mi novembre. Et il est 77% plus efficace que le système qui le suit immédiatement au Green500, le Tsubame 2.0 de l'institut de technologie de Tokyo. En termes de données brutes, il a été constaté que le Blue Gene/Q exécutait 1,684 megaflops par watt, alors que le Tsubame 2.0 affiche 948 megaflops par watt. A la troisième place du classement figure encore un système américain. Il s'agit de l'EcoG du NCSA (National Center for Supercomputing Applications), avec 933 megaflops par watt.
1 milliard de watt d'ici dix ans si rien n'est fait
Cette liste fait apparaître que les supercalculateurs les plus puissants ne font pas nécessairement le meilleur usage de l'énergie consommée. Au chapitre des performances pures, le pic de performance atteint par le Blue Gene/Q, par exemple, plafonne à 653 teraflops en comparaison des 2,57 petaflops du Chinois Tianhe-1A. En revanche, l'efficacité énergétique de ce dernier ne dépasse pas les 635 megaflops par watt, ce qui le place à la onzième place du Green500.
L'idée de ce classement a pris forme en 2005, à l'instigation du chercheur en informatique, Wu-chun Feng, directeur du laboratoire Synergy de l'Université Virginia Tech. Deux ans plus tard, la première liste sortait, avec l'objectif d'attirer l'attention sur l'augmentation de la consommation d'énergie des supercalculateurs. Wu-chun Feng considère que l'efficacité énergétique doit être prise en compte dans les contraintes de conception des systèmes. Dans une interview accordée à nos confrères d'IDG News Service, le chercheur signale qu'à la fin de la décennie, si la conception des systèmes ne change pas de trajectoire, le supercalculateur de pointe consommera un gigawatt (un milliard de watts). Par ordre de comparaison, l'état de New-York a lui seul consomme une moyenne de 62 gigawatts par an.
IBM exploite sa puce PowerXCell
Le Green500 est mis à jour deux fois par an. La participation des candidats est volontaire et le classement repose sur le nombre d'opération en virgule flottante exécutées par watt d'électricité. Seuls les ordinateurs figurant dans le Top500 sont pris en compte.
La dernière liste montre que l'utilisation des processeurs graphiques (GPU) constitue une façon d'augmenter la puissance qui se trouve être relativement peu gourmande en énergie. Ainsi, quatre des dix premiers utilisent des GPU Nvidia, ce qui aurait été impensable il y a quelques années.
Le Blue Gene/Q d'IBM n'intègre pas de GPU. Il s'appuie sur un autre type de carte d'accélération, basée sur sa puce PowerXCell. Pour le professeur Wu-chun Feng, 2010 peut être considérée comme 'l'année de l'accélérateur'. « C'est une plateforme informatique alternative qui convient bien à des tâches différentes. L'autre avantage, c'est qu'il se trouve qu'elle présente un très bon rendement énergétique ».
IBM en tête du Green500
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Ce sont les systèmes à base de GPU (graphics processing unit) qui dominent le dernier classement Green500 qui réunit les supercalculateurs dotés du meilleur rendement énergétique au niveau mondial.
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