A l’instar d’autres secteurs (industrie, pharmaceutique, finance…), le monde de la F1 utilise aussi le des données et analyses en temps réel pour mieux rationaliser leurs performances et améliorer l'efficacité énergétique des moteurs embarqués dans leurs véhicules de course. Grâce à elles, les pilotes peuvent ainsi prendre des décisions de course en temps réel sur la base de ces données, par exemple, adapter leur vitesse ou décider de faire un arrêt aux stands.
Depuis près de 100 ans, partout dans le monde, le sport automobile passionne le public. En particulier les courses de Formule 1, où tout peut basculer en une fraction de seconde. Jusque-là, afin d’ajuster leur stratégie de course, les ingénieurs analysaient les données, comme les temps de passage et de ravitaillement aux stands, la consommation en carburant, a posteriori. Mais aujourd'hui, les véhicules étant toujours connectés, les pilotes ont accès à des données en temps réel qui leur permettent d’adapter également en temps réel leur stratégie de course. Aujourd’hui, les équipes peuvent suivre le comportement du moteur en continu et le pilote peut par exemple modifier sa conduite pour consommer moins de carburant, et s’appuyer sur un tas d’informations critiques pour augmenter ses chances de gagner la course.
Un retour en F1 qu’Honda espère gagnant
En 2014, la Fédération internationale de l'Automobile (FIA), une association française qui gère la plupart des épreuves de course automobile mondiales, et en particulier les épreuves de Formule 1, a décidé que toutes les voitures de Formule 1 devaient utiliser des moteurs hybrides. Le nouveau règlement limite aussi la consommation de carburant pendant les courses, poussant les constructeurs automobiles à développer des technologies plus efficaces sur le plan énergétique.
Pour marquer son retour en Formule 1 et faire des avancées significatives dans ce domaine, aussi bien pour ses voitures de course que pour ses futurs modèles grand public, Honda R&D a développé un nouveau système d’analyse des données de ces moteurs hybrides, également appelés unités de moto-propulsion, afin de connaître le niveau du carburant restant dans le réservoir du véhicule et d’anticiper d’éventuelles pannes mécaniques. Pour cela, Honda utilise la solution IoT for Automotive d’IBM, elle-même basée sur la technologie Watson IoT d’IBM, pour récupérer des données sur ses véhicules, y compris la température du moteur, les niveaux de pression et d'énergie, et de les traiter directement dans le cloud pour les analyser en temps réel. « Honda R & D est très heureux de travailler avec IBM pour marquer son retour à la F1, et d’utiliser des technologies IoT avancées pour connecter en permanence nos pilotes et nos équipes », a expliqué Satoru Nada, ingénieur en chef et directeur de la Power Unit Development Division de Honda. « Partout dans le monde, nos supporters peuvent suivre en direct les données sur le moteur et les pilotes. Cette capacité d’analyse en temps réel est devenue un facteur essentiel pour gagner les courses », a-t-il ajouté.
Des données moteurs analysées en temps réel
Selon Satoru Nada, le moteur F1 hybride de Honda est désormais capable de récupérer ou d’économiser de l'énergie, énergie que le pilote pourra utiliser plus tard pour fournir plus de puissance au moteur à un moment donné de la course. Par exemple, chaque fois que le pilote freine, la chaleur dégagée par la friction peut être récupérée et conservée dans la batterie. C’est exactement le même système qui a été installé sur les véhicules hybrides grand public commercialisés par Honda. Il peut également récupérer de la chaleur au niveau de l'échappement, la transformer en énergie et la stocker dans la batterie. Enfin, il peut délivrer plus de puissance au pilote quand il en a besoin, par exemple pour dépasser un concurrent. Pendant la course, les données sont transmises en continu vers le cloud et sont partagées avec les équipes d’ingénieurs présents sur le terrain. Ces données sont consultables sur tablettes et sur terminaux mobiles. Elles sont analysées en temps réel par des chercheurs du département R&D Sakura de Honda localisé au Japon et par les équipes qui se trouvent sur les stands. Les analyses, transmises pendant tout le déroulement de la course, sont acheminées par le service IBM Streams d’IBM Global Business Services. Les ingénieurs peuvent ainsi ajuster des paramètres de base comme la température, la pression, la puissance, et tout ce qui peut améliorer la performance du moteur.
Par ailleurs, l'équipe de recherche de Honda peut désormais créer des modèles de performance très complexes pour mesurer la récupération d'énergie par l'unité de propulsion et prolonger son temps de fonctionnement. « D'ici 2025, grâce à l’expansion de l'Internet des objets, les véhicules seront de plus en plus connectés et fourniront des quantités toujours plus grandes de données en continu, aussi bien des données plus immédiates sur l’état du trafic que des données sur la santé des véhicules, certaines pièces mécaniques et plus encore », a ajouté Harriet Vert, directrice générale de Watson IoT, Commerce and Education d’IBM. « Nous sommes ravis de faire équipe avec Honda et de lui offrir des capacités cognitives IoT sophistiquées et des analyses combinant directement des données recueillies sur les moteurs des véhicules de Formule 1 avec d'autres sources. Cela permet non seulement à Honda d’améliorer les performances et la puissance de ses moteurs, mais aussi d’être plus respectueux de l’environnement ».
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