Afin de contrer Apple et Facebook, Google s’est associé avec des éditeurs web pour réduire les temps de chargement des pages sur smartphones. La solution, appelée « Accelerated Mobile Pages » ou AMP, repose sur un framework ouvert qui permet de construire des pages web plus légères et optimisées pour les terminaux mobiles. L’offre de Google répond directement aux plateformes rivales Apple News et Facebook Instant Articles dont l’objectif est justement de charger plus rapidement les articles sur mobile. Mais Accelerated Mobile Pages est plus contraignant pour les éditeurs. Ils doivent en effet optimiser eux-mêmes leurs publications pour chaque plate-forme. Ils doivent aussi héberger leurs contenus, les mettre en ligne sur des systèmes de gestion de contenu existants comme Wordpress, gérer la publication de leurs annonces publicitaires, ainsi que leurs abonnements. Google propose donc uniquement des outils pour accélérer le chargement des contenus.
AMP est aussi une réponse aux systèmes de blocage des publicités, de plus en plus nombreux, en particulier sous iOS, Apple ayant récemment autorisé le blocage des publicités dans Safari. Tout le monde sait très bien que les pages qui acceptent la publicité exigent beaucoup plus de bande passante et sont beaucoup plus longues à charger. Or, la généralisation des ad blockers touche indirectement Google au porte-monnaie puisque les rentrées publicitaires constituent l’essentiel de son chiffre d’affaires. En réduisant les temps de chargement des pages et en fluidifiant la navigation, Google espère donc que les utilisateurs auront moins envie d’installer ces outils bloqueurs de publicité.
Des partenariats avec Twitter, Pinterest et Linkedin
Le géant de la recherche affirme qu’avec AMP, les publicités « ne nuiront pas à l'expérience utilisateur ». Les pages accélérées seront accessibles librement sur le web, et en particulier depuis les recherches ou les liens proposés par Google. Des partenariats ont également été conclus avec des entreprises technologiques comme Twitter, Pinterest, et Linkedin, si bien que les utilisateurs pourront un jour bénéficier d’AMP pour visualiser des pages dans ces applications respectives. Le projet est encore en préversion, mais Google a déjà mis en place des partenariats avec BuzzFeed, Vox et le Washington Post. Il est possible d’expérimenter la solution depuis un mobile en allant à l’adresse g.co/ampdemo.
Cette nouvelle approche du chargement des pages sur mobile est importante. En effet, l’arrivée de nouvelles plates-formes de publication comme celles d’Apple ou de Facebook, qui promettent une expérience beaucoup plus rapide par rapport au web traditionnel, ont fait émerger beaucoup de questions sur le web libre. Pour Google, dont l'activité tourne toujours autour de la diffusion d'annonces sur le web et dans les résultats de recherche, c’est même une préoccupation majeure. Mais c’est également un problème pour les éditeurs, en particulier pour les plus petits qui manquent des ressources nécessaires pour adapter leurs contenus à des plates-formes fermées. Au moins, AMP montre que cette concurrence est une bonne chose, car elle a obligé Google à s’attaquer à un vrai problème : la publicité et les pages surchargées d’annonces ralentissent la navigation web.
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