Agilité, Industrie 4.0 (où est passée la 3.0), technical preview (pour bêta), transformation numérique, Software Defined XX, cloudification, technologie disruptive, hyperconvergence, ultra haut débit, montre intelligente (qui n’affiche plus rien même pas l’heure au bout de 18 heures) … le petit monde du marketing IT - les fameux Apifious - est truffé d’acronymes et de termes pour sembler en avance de phase. Des termes aujourd’hui courants comme fabric, en-mémoire, SDN, architecture distribuée ou multitenant sont utilisés dans l’industrie IT sans susciter de ricanements. Ils représentent, il est vrai, de véritables solutions techniques et pas seulement des emballages marketing.
On retrouve finalement le vieux débat du signifié et du signifiant cher à Roland Barthes. On pourrait d’ailleurs réfléchir à un « Mythologies » consacrée aux nouvelles croyances technologiques. Le cloud, la mobilité, le big data, l’Internet des Objets, la transformation digitale et demain la gouvernance des algorithmes auto-apprenants avec le machine learning… la révolution numérique ne fait que commencer.
Des anglicismes diluables dans le temps ?
Si l’IT fait bien partie des univers professionnels particulièrement jargonnants avec l’utilisation d’un grand nombre d’anglicismes et de néologismes particulièrement barbares (canceller, switcher, performer, reengineering, impacter, transclure, luser (looser + user), plussoir, comiter, initialiser…), cela ne fait finalement que figurer la vitalité d’une industrie.
L’adoption de nouveaux mots n’est qu’une question de temps : customiser vient bien de to customise, recursif de recursive et codeur de coder. Les emprunts à l’anglais ne sont toutefois pas un phénomène nouveau dans la langue française : ajourner, audit, dévaluer, visualiser sont passés dans le langage courant. Certains mots s’imposent ainsi facilement car ils sont plus courts et plus faciles à prononcer, BtoB, chat, post, email, hotline ou laptop par exemple.
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