Richard Samuel, le préfet de l'Isère, est en train de devenir une star de la blogosphère du logiciel libre en répétant simplement la réglementation. Rien de plus. Mais ce rappel est malheureusement loin d'être inutile. En l'occurrence, les règles des marchés publics imposent la mise en concurrence lors des appels d'offres. Il doit s'agir d'une réelle mise en concurrence, notamment en matière de logiciels. Il ne peut notamment pas être accepté de lancer un appel d'offres citant une marque ou un produit, sauf à préciser « ou équivalent ». Certains acheteurs, par incompétence ou paresse, ne s'embarrassent pas de tant de détails. De tels appels d'offres sont alors illégaux.
C'est simplement ce fait qu'une circulaire du préfet de l'Isère a rappelé. Cette circulaire a été envoyée aux présidents des Conseils Généraux, du Conseil Régional, des établissements publics locaux divers ainsi que les maires du département. Pourtant, au delà d'un respect bête et méchant d'une règle, il s'agit bien d'acheter intelligemment. Préciser son besoin et définir les fonctionnalités sont les bases. Cela permet de choisir le bon produit. Ce dernier sera peut-être d'origine américaine ou allemande. Ou il sera peut-être un produit libre édité ou maintenu par une PME française.
Richard Samuel cite notamment les appels d'offres pour acheter des ordinateurs sous Windows 8 avec Microsoft Office. Des ordinateurs sous Linux avec Libre Office peuvent peut-être remplir les mêmes fonctions pour un prix moindre, donc une consommation moindre des ressources fiscales. Et en faisant davantage travailler des entreprises françaises comme le rappelle le préfet.
Appel d'offres publics, le préfet de l'Isère rappelle les régles
4
Réactions
Les marchés publics reposent sur la mise en concurrence. Un utile rappel à la loi vient d'être réalisé par le préfet de l'Isère.
Newsletter LMI
Recevez notre newsletter comme plus de 50000 abonnés
@DSI
Signaler un abus"mauvaise compatibilité des formats"
Pardon ? Qui nous fait braire depuis des années avec des formats fermés, non interopérables, et qui a poussé le vice jusqu'à noyauter les instance de vote ISO pour faire passer en procédure d'urgence son format XML maison, tout ça pour ne pas laisser le champ libre à LibreOffice/OpenOffice ?
Nous avons aujourd'hui deux formats ISO en bureautique, ce qui est, je vous l'accorde pleinement, totalement débile en soi. La faute en est avant tout à l'Europe qui n'a pas su ou pas voulu prendre la décision de couper le cordon. Tout le monde est emmerdé, et c'était parfaitement prévisible dès le départ !
Si on impose demain les formats libres, je vous garantie qu'en moins de 6 mois, microsoft s'alignera sans aucun problème aux nouvelles directives. Mais voilà, il faut un homme fort en Europe, qui impose une fois pour toute les choix logiques, et c'est bien ce qui nous manque : le bateau a beaucoup trop de petits capitaines/chefs dont une bonne partie minée par la corruption latente.
"moindre richesse fonctionnelle des outils libres"
Vous pouvez toujours essayer de me convaincre qu'un logiciel payant à 400 euros pièce est plus complet qu'un logiciel libre, dans les faits, c'est clairement de la poudre aux yeux. Les logiciels actuels sont bien trop fonctionnels pour en maîtriser tous les aspects. Nous utilisons peut être 5% ou 10% de nos outils, et encore - je suis gentil... Alors entre payer un logiciel des centaines d'euros pour une personne non formée, ou former la personne a des logiciels libres qui font très bien leur boulot, et font même souvent mieux - vous me pardonnerez d'investir dans l'humain...
"pertes de temps des utilisateurs et du support utilisateur"
Comme je l'ai dit plus haut en bureautique, ce n'est pas le logiciel qui occasionne la perte de temps : c'est le fait de devoir jongler entre deux formats ISO. D'autre part, ça ne me sert à rien d'acheter un poste préinstallé sous windows quand il faut passer 1h à enlever toute la merde qu'on a livré avec. Je ne compte pas non plus les mises à jour des postes windows qui font perdre un temps considérable, contrairement à GNU/Linux, bien plus optimisé au niveau de sa sécurité et de son intégrité.
Honnêtement, windows bouffe actuellement beaucoup plus de temps à entretenir que GNU/Linux. Il n'y a aucun débat possible à ce sujet : on est dans un facteur 4 à 8...
"Tout cela n'est pas en cohérence avec le besoin croissant d'efficacité du service public. Le retour sur économie est très discutable. Cela ne doit pas reposer que sur des injonctions technocratiques."
Tant que le service public ne décidera une fois pour toute de prendre les formats libres en référence de fait, on continuera effectivement de perdre du temps et de pester. Mais encore une fois, c'est une décision purement politique, et non un problème des logiciels libres en soi. Faut pas noyer le poisson non plus !
@Visiteur3506
"Le secteur public est à la merci d'éditeurs de progiciel qui ne font aucun effort de portabilité. Le matériel doit donc être compatible Windows/Office point-barre. "
Tant que notre aristocratie élue laissera la vente liée faire son effet, de toute façon, on l'aura dans l'os. Les chiens chassent en meutes, et il suffit de voir le nombre de devis en PME/PMI avec des groupements de prestataires qui veulent chacun se faire leur beurre. Le monopole ne mène pas seulement à la dépendance : il élève les coûts en milliers d'euros pour nos entreprises, et cet argent ne nourrit pas les quelques boîtes informatiques complices : il part bel et bien dans les fonds de pensions américains, en accentuant notre déficit commercial, et en nous ruinant petit à petit.
@Visiteur3506
Signaler un abusdonc il faut mettre en place des couches logicielles (i.e système de fichier AFS, PDC Samba, ESB Mule ou Petals, un milieu d'intégration et une politique d'urbanisation... afin de minimiser le cout des évolutions des différents composants du Système d'information, et ne plus être un client captif de ces gros éditeurs, il ne faut plus être dans une relation type Dealer-consomateur, mais bien client-fournisseur, par contre ça demande un peut plus de maitrise de la part des DSI des collectivités qui souvent calque leur action sur le privé des délais de livraison et une mauvaise appréciation de la qualité du livrable (plus les compétences nécessaires en interne.
L'externalisation de la responsabilité et la maitrise des sommes engagées peuvent sembler le plus opportun à court terme, mais à aucun moment bien qu'étant dans une période difficile on ne parle d'optimisation, on doit avoir le meilleurs service pour chaque euros investit, c'est de l'argent public...
Dans la pratique, vouloir imposer les formats et outils libres dans le cadre d'échanges avec les partenaires présente très vite d'importantes contraintes, pertes de temps, voire pertes d'information (mauvaise compatibilité des formats, moindre richesse fonctionnelle des outils libres, pertes de temps des utilisateurs et du support utilisateur...). Tout cela n'est pas en cohérence avec le besoin croissant d'efficacité du service public. Le retour sur économie est très discutable. Cela ne doit pas reposer que sur des injonctions technocratiques.
Signaler un abusSauf que tout n'est pas si simple. Le secteur public est à la merci d'éditeurs de progiciel qui ne font aucun effort de portabilité. Le matériel doit donc être compatible Windows/Office point-barre.
Signaler un abus