Dénommée Power9, la prochaine puce d’IBM arrivera l’an prochain. Evoquée cette semaine sur la conférence Hot Chips (22 et 23 août, à Cupertino), elle se démarque par sa rapidité et par les technologies qu’elle met en œuvre. Avec ses capacités de traitement, les supercalculateurs devraient devenir imbattables au jeu télévisé Jeopardy. En 2011, on se souvient que la puce Power équipait déjà le superordinateur Watson d’IBM qui a fait sensation en se montrant plus fort que les champions en titre dans ses réponses. L’architecture du Power9 réunit jusqu’à 24 cœurs et dispose de débits extrêmement rapides permettant d’accélérer les calculs complexes.
1 - Polyvalence
L’un des points intéressants de la puce, c’est sa polyvalence. Elle présente une série de connecteurs pour lui adjoindre des circuits FPGA (field-programmable gate arrays), des puces graphiques et des Asic spécialisés (application-specific integrated circuits). Ces co-processeurs viendraient accélérer les calculs sur les bases de données, l’informatique cognitive, l’imagerie complexe et les charges de travail en très haute volumétrie exigées par certaines applications web dans les datacenters.
2 - Une puce serveur qui affronte les x86
Sur ses propres lignes de serveurs, IBM va mettre son Power9 dans des systèmes de plus de 6 000 dollars. D’autres constructeurs, principalement en Chine, pourraient utiliser le processeur dans des serveurs moins chers, certainement du côté des fabricants qui produisent déjà des serveurs x86 à bas prix en gros volumes. Exclusivement utilisées dans les serveurs d’IBM jusqu’en 2013, les puces Power sont maintenant disponibles pour les partenaires de la Fondation OpenPower, cette dernière ayant été justement créée en août 2013 par IBM pour contribuer à leur diffusion. L’objectif ultime est de concurrencer les x86 d’Intel qui dominent le marché des serveurs. Les premiers systèmes à base de Power9, livrés sous Linux et Unix, devraient arriver à la mi-2017.
3 - PCI-Express 4.0, NVLink 2.0, CAPI 2.0 pour PCM
La puce Power9 ayant besoin de co-processeurs pour diverses applications dont le machine learning, elle offrira donc de nombreux connecteurs. C’est le premier processeur à recourir à PCI-Express 4.0 qui offre un débit allant jusqu’à 16 GT/s, soit le double de PCI-Express 3.0. C’est aussi le premier à disposer de NVLink 2.0 qui fournit des débits allant jusqu’à 25 Gbps pour la dernière puce graphique de Nvidia. Il présente aussi une interface multi-fonctions CAPI 2.0, conçue pour les circuits FPGA, les Asics et les nouveaux types de mémoire à changement de phase (PCM) qui n’iront pas sur les autres connecteurs.
4 - Possibilité de Power9 personnalisés
IBM va licencier l’utilisation de son architecture Power9 à des fournisseurs qui veulent développer des puces personnalisées. Il sera donc possible de voir à l’avenir des processeurs Power9 qui ne viennent pas d’IBM. Mais, pour le moment, la plupart des fabricants de serveurs recourent aux puces Power9 d’IBM pour équiper leurs systèmes. Un seul fournisseur, Suzhou Powercore Technology, fait des variantes du Power, mais il n’est pas encore sûr pour l’instant qu’il réalise des dérivés du Power9.
5 - Des serveurs Open Compute en projet
Certains constructeurs ont déjà prévu d’utiliser le Power9. Le serveur Zaius, conçu par Google et Rackspace, sera soumis à l’Open Compute Project (OCP) - projet ouvert de conception de matériel - qui devrait l’approuver. Ce design fournira à d’autres entreprises le schéma pour construire des serveurs Power9. Les designs OCP sont particulièrement apprécié par les spécialistes en technologie des organismes financiers, beaucoup d’entre eux utilisant des Power dans leurs serveurs haut de gamme. La puce Power9 sera également utilisée dans le superordinateur de 200 petaflop du nom de Summit qui doit être mis en place en 2018 par le département américain de l’énergie dans le laboratoire national d’Oak Ridge, dans le Tennessee.
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