Après les échecs, le go c'est maintenant au poker que les humains ont été battus par l'intelligence artificielle. Pas n'importe lesquels puisqu'il s'agit en l'occurrence de Jason Les, Dong Kim, Daniel McAulay et Jimmy Chou, des joueurs parmi les meilleurs au monde. Débuté le 11 janvier dans le cadre d'un tournoi qui s'est déroulé au Rivers Casino à Pittsburgh en Pennsylvanie, ce match qui s'est achevé mardi après 20 jours de compétition était joué collectivement contre le programme d'intelligence artificielle Libratus. Développé par le professeur Tuomas Sandholm de l'université de Carnegie Mellon avec l'élève doctorant Noam Brown, ce programme est une version améliorée de Claudico, un autre système d'IA qui avait également affronté des joueurs humains en 2015.
Mais cette fois, le programme est sorti vainqueur du tournoi en mode texas hold'em no limit, en parvenant à remporter pour 1,7 million de dollars de jetons. Les joueurs humains n'ont de leur côté remporté collectivement que 5 jours de compétition sur 20, le meilleur d'entre eux, Dong Kim, ayant bouclé le tournoi avec une perte de 85 649 dollars. « C'est tellement dur », a expliqué Jimmy Chou. « Non seulement il corrige ses fautes mais j'ai vraiment eu le sentiment que ce bot m'exploitait. »
L'ordinateur ne peut pas gagner au Poker sans bluffer
L'une des clés de succès de Libratus, comparée à la précédente mouture Claudico, se trouve en particulier dans la capacité du programme à bluffer, un paramètre essentiel au poker qui jusqu'alors était encore pas calibré correctement. Un défaut aujourd'hui manifestement corrigé : « L'ordinateur ne peut pas gagner au poker s'il ne peut pas bluffer », a indiqué Frank Pfenning, responsable du département des sciences informatiques à l'université de Cernegie Mellon. « Développer une intelligence artificielle qui peut le faire avec succès est un énorme pas en avant scientifique qui débouche sur de nombreuses applications. Imaginez un jour que votre smartphone puisse négocier pour vous le meilleur prix pour une nouvelle voiture. Ce n'est que le début. »
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